C'est en septembre 2002, lors de l'ascension du Pic de l'Etendard, que l'un d'entre nous a lancé "Et si on grimpait le grand miko au fond là-bas ?". Ensuite, l'idée a fait son chemin et je me suis renseigné sur notre objectif (préparation, difficulté, matériel, ...). Nous avons proposé ensuite le projet à quelques personnes suceptibles d'y participer. Dans un premier temps, nous devions tester nos capacités en haute-altitude (au-delà de 4000 m) un ou deux mois avant. Pour celà, nous avons gravi le Dôme de Neige des Ecrins en juin 2003. Le weekend du 14 juillet, nous sommes partis à Pralognan pour poursuivre notre entrainement. Nous sommes notamment allés vers la Pointe de la Réchasse et avons stoppé au niveau du glacier car nous n'étions pas équipés pour la suite. La dernière partie de notre entrainement a eu lieu la semaine précédent le jour J avec pour camp de base, le camping de Vallorcine. Objectif de cette semaine : gros dénivellés, altitude la plus élevée possible et endurance. Nous avons alterné grosses randonnées et balades afin de garder des forces pour l'ascension du 9 août. Malheureusement, la canicule de cet été 2003 a fait beaucoup de dégats et de victimes. Plus la date approchait, moins nous étions chauds pour partir. Et finalement, notre guide nous a appelé pour nous dire que tous les courses par la voie normale était annulée !
Accès routier / Transports publics :
Chamonix ou Martigny - Vallorcine
Transports publiques: TER Vallorcine-St Gervais
Logement, refuges et bivouacs :
Camping à Vallorcine
Configuration :
Randonnées (Tré-les-Eaux, la Jonction)
Randonnées alpines (le Signal Albert 1er, les arêtes du Buet)
Objectifs :
Tré-les-Eaux - Col de la Terrasse (2648 m)
Refuge Albert 1er - le Signal (2868 m)
Le Buet et ses arêtes (3096 m)
La jonction (2590 m)
Dénivelé total :
Tré-les-Eaux - Col de la Terrasse : 1348 m
Refuge Albert 1er - le Signal : 1430 m
Le Buet et ses arêtes : 2000 m
La jonction : 1450 m
Cotation :
Randonnées :
- Tré-les-Eaux - Col de la Terrasse : T3
- La jonction : T3
Randonnées alpines :
- Refuge Albert 1er et le Signal : T4
- Le Buet et ses arêtes : T6
Matériel : baudrier, corde (pour les arêtes du Buet)
Le 3 août : Vallorcine (1300 m) - Col de la Terrasse par Tré-les-Eaux (2648 m)Nous avons réalisés cette randonnée originale en attendant l'arrivée de Christophe le soir même. Pendant une bonne partie du parcours, nous avions une vue sur ce qui restait du glacier de Tré-les-Eaux, ainsi que sur le Buet et ses arêtes que nous allions parcourir quelques jours plus tard. Nous avons fait une pause déjeuner au col de la Terrasse, avant d'entamer la descente vers le refuge de Loriaz, puis Vallorcine.
Le 5 août : Le Tour (1450 m) - Le Signal Albert 1er (2868 m)Pour atteindre le refuge Albert 1er, nous avons emprunté l'itinéraire soutenu de la moraine depuis le Tour. Pause casse-croûte au-dessus du refuge, puis nous entamons la montée au Signal (2868 m). Il n'y a plus vraiment de sentier, il faut marcher à vue et atteindre le gros cairn de l'arête. A l'unanimité, nous décidons d'en rester là (la montée de la moraine nous a bien crevé). La suite de l'itinéraire jusqu'au col est facile puisqu'il suffit de suivre l'arête jusqu'au bout. La descente se fait par l'itinéraire du col de Balme moins éprouvant pour les genoux. Le retour est assez pénible pour Flo car son genou a gonflé et nous sommes obligés de redescendre par le télécabine. Finalement, plus de peur que de mal, un médecin d'argentière réussit à enlever l'épanchement de synovie du genou et Flo est de nouveau en forme pour la suite.
Le 7 août : Vallorcine (1300 m) - Le Buet (3096 m) - Col du Genévrier (2691 m) - Col du Vieux (2572 m) - Col de la Terrasse (2648 m)Nous voici partis pour la grosse bavante de notre entrainement : le Buet depuis Vallorcine soit 1800 m de dénivellé ! La montée en pleine canicule est rude, mais nous parvenons au sommet en 4h30. Après le casse-croute, nous continuons notre périple en suivant l'arête nord du Buet qui nous amène au passage clé de cette traversée et qui a fait reculer Christophe : l'antécime pourvue d'un cable ! Christophe fait demi-tour et redescend par la voie normale. Flo et moi décidons de poursuivre la boucle et entamons la descente. Cette partie de l'itinéraire est très exposée et la chute est interdite si on ne veut pas terminer sa glissade sur les restes du glacier de Tré-les-Eaux ! Le cable nous aide à descendre, mais n'est pas rassurant non plus car il n'a par l'air bien scellé ! Nous atteignons le col du Genévrier (2691 m), puis nous suivons une vague trace dans les pierriers sous la crête du Cheval Blanc . Nous passons ensuite au Col du Vieux, puis sous la Pointe à Corbeaux jusqu'au col de la Terrasse (2648 m). Au cours de la traversée, nous nous sommes retrouvés nez à nez avec des bouquetins qui ont décampés rapidement en nous balançant quelques pierres. Une fois au col de la Terrasse, nous retrouvons l'itinéraire du premier jour. Nous tentons de prévenir Christophe car il commence à se faire tard (18h30), mais pas de réseau ... A près une courte pause, nous reprenons la descente jusqu'au refuge de Loriaz d'où nous réussissons à joindre notre compagnon qui venait d'arriver au camping ! Nous le rassurons sur notre sort et le prévénons également que nous avions un message de notre guide du Mont-Blanc qui nous informait que l'ascension du Mont-Blanc était annulée !!
Le 9 août : Le Mont (1150 m) - La Jonction (2590 m)Remis de notre déception, nous décidons d'aller quand même voir le Mont-Blanc de plus près. La "Jonction" des glaciers des Bossons et de Taconnaz est un lieu chargé d'histoire puisqu'il s'agit de l'itinéraire emprunté par Balmat et Paccard en 1786. C'est un point de vue privilégié pour admirer les 3 monts (Tacul, Maudit, Blanc) et les séracs du glacier des Bossons. Nous apercevons au loin le refuge des grands Mulets sur son perchoir rocheux. Quelques inconscients montent sur le glacier en basket ... no comment vue la profondeur des crevasses ... Nous assistons à un éboulement dans la face ouest de l'Aiguille du midi. Un ballet incessant d'hélicoptères autour du couloir du Goûter nous laisse perplexe ... nous apprendrons le lendemain qu'une soixantaine de candidats au toit de l'Europe, sont restés coincés en haut du couloir après qu'un des leurs ait été blessé par une chute de pierres dans le couloir ... notre déception s'est vite envolée ...